Budget du Québec : plusieurs signaux préoccupants pour la lutte aux changements climatiques et les emplois en électrification des transports
mars 13, 2024
Le Québec manque une occasion importante d'accélérer la transition vers les véhicules électriques.À la lecture du budget du gouvernement du Québec, Mobilité électrique Canada (MEC) est préoccupé par le fait que bien qu’il ait confirmé qu’il investira dans l’installation d’infrastructures de recharge à travers la province, aucun détail n’a été dévoilé 6 mois après la dévoilement de la stratégie de recharge du gouvernement. De plus, en décidant de mettre fin au rabais à l’achat de véhicules électriques (VE), le Québec manque une occasion importante d’accélérer la transition vers les véhicules électriques. En effet, le gouvernement a annoncé qu’à partir de janvier 2025, le rabais sur les VE passera de 7 000 $ à 4 000 $, puis en 2026, de 4 000 $ à 2 000 $, et enfin, à partir de 2027, le rabais sera complètement éliminé. Depuis des années, MEC recommande au gouvernement du Québec, plutôt que de réduire ou d’éliminer le rabais, de mettre en place un système de bonus-malus sur les véhicules à essence énergivores pour générer des revenus servant à financer les rabais à l’achat de voitures électriques. Les avantages de la mise en place d’un système de bonus-malus sont de triples :
1) D’une part, on continue à accélérer les ventes de véhicules électriques grâce aux rabais;
2) D’autre part, on commence à ralentir la vente de véhicules à essence énergivores en mettant en introduisant un malus à l’achat d’un tel véhicule;
3) Enfin, il s’agit d’un programme fiscalement neutre, autrement dit, sans impact sur les fonds qui servent à accélérer la diminution des émissions. Il s’agirait de LA mesure la plus économiquement efficace pour diminuer les GES avec un coût avoisinant $0/tonne.
Il est illogique que le gouvernement ralentisse de par cette fin de programme les ventes de véhicules électriques en ne touchant aucunement à la vente des véhicules énergivores. Fait à noter, les émissions de GES des camions légers ont augmenté de 130,5% entre 1990 et 2021. MEC pense qu’il s’agit d’une occasion manquée et que cela risque d’avoir un impact négatif sur les ventes de véhicules électriques ainsi que la lutte aux changements climatiques.
La somme de 672,9 M$ allouée à l’amélioration de la mobilité et à l’électrification du transport collectif représente cependant une bonne nouvelle.
Nous déplorons le fait que le gouvernement n’ait pas clairement indiqué qu’il compte prolonger des programmes importants pour l’électrification des transports moyens et lourds tels qu’Écocamionnage et l’électrification du transport scolaire.
« Le gouvernement du Québec qui avait jusqu’à ce jour fait preuve de leadership en électrification des transports semble prendre un pas de recul qui pourrait avoir un impact non négligeable sur la transition énergétique et les emplois dans ce secteur. Nous craignons l’impact que ce signal pourrait avoir auprès des entreprises, municipalités et autres gouvernements à travers le Canada», a dit Daniel Breton, Président Directeur Général, Mobilité électrique Canada.
Finalement, MEC ne comprend pas pourquoi le gouvernement ne soutient pas la transition vers les véhicules hors-route électriques considérant à quel point ceux-ci sont disproportionnellement polluants et que des fabricants québécois offrent des solutions. Un tel appui aurait non seulement contribué à diminuer les émissions polluantes atmosphériques et les GES, mais aurait aussi, pour une somme modique, aidé à créer des emplois dans ce secteur.